INTERVIEW
Pourriez vous vous présenter ainsi que votre startup ?
Je m'appelle Nathan Seillès, j’ai 23 ans, et je suis le créateur d’Empéry de Seillès, un élixir de lavande unique et versatile. Cette boisson alcoolisée à 16 % peut être dégustée pure, en cocktail, en accompagnement gastronomique ou utilisée en création culinaire. Elle est également idéale comme cadeau. Mon projet s’adresse principalement à une clientèle B2B : les cafés, hôtels, restaurants (CHR), les cavistes, et les épiceries fines.
Côté parcours, après une licence en gestion des entreprises à Aix-Marseille, j’ai poursuivi mes études à NEOMA Business School en programme grande école (PGE). En parallèle, j’ai multiplié les expériences professionnelles : employé de banque pendant trois ans pour financer mes études, surveillant de concours pour des grandes écoles, chargé d’affaires chez BNP Paribas durant mon master, et surveillant d’internat pendant un an, tout en travaillant sur le développement d’Empéry.
Quelle est l'origine de votre projet ?
Empéry est né en 2023, alors que je constatais les grandes difficultés de la filière lavandicole : concurrence des pays de l’Est, changements climatiques, sécheresse et invasions de chenilles. Ces défis menacent une culture essentielle en Haute-Provence, où peu d’alternatives agricoles existent. Pour moi, la lavande n’est pas qu’une plante : elle incarne des souvenirs et des émotions profondément ancrées dans mes racines.
J’ai voulu contribuer à sa préservation en lui donnant un nouvel usage. Inspiré par le dernier sachet de lavande que m’avait offert ma grand-mère (années 60), j’ai créé une recette entièrement nouvelle pour en faire un élixir moderne (2020), fruit d’un véritable travail sur les sens. Venant d’une famille de vignerons alsaciens par ma mère, c'est ma manière de célébrer et de faire rayonner la lavande fine de Provence, tout en montrant qu’elle mérite d’être sauvée.
Quelles sont les plus grandes étapes que vous espérez franchir au sein du programme ?
Mon objectif est de faire d’Empéry un véritable ambassadeur de la Provence. Pour cela, je veux travailler sur plusieurs aspects clés : développer l’image de marque, trouver un site de production, accroître la distribution et m’ouvrir à l’international.
En tant que solopreneur, je suis convaincu qu’être entouré d’experts aux compétences variées est essentiel pour atteindre ces objectifs. Ce programme représente une formidable opportunité pour y parvenir.
Quelles sont, selon vous, les tendances ou innovations à venir dans le secteur agri-food ?
Je pense que la recherche de sens est une tendance majeure. Les consommateurs et les acteurs du secteur aspirent à consommer moins, mais mieux. Il s’agit aussi de préserver les territoires, de créer de nouveaux codes de coopération, et d’innover tout en respectant notre environnement.
Développé par KEDGE Entrepreneurship, Inter-Made et la Cité de l’Agriculture, ce nouveau programme d'incubation "Agri-FoodTech" a pour objectif de favoriser l’émergence de startups dans le secteur de l’agriculture et de l’alimentation durable sur la région PACA pour assurer un avenir viable et prospère aux générations futures et faire émerger des entreprises innovantes qui répondent aux enjeux du territoire.
Basé à Marseille, ce nouvel incubateur a accueilli ses premiers entrepreneurs en novembre 2024.